
Être ou ne pas être à l’école ! telle est la question.
A l’échelon local Les « visio-groupes » de « visio-travail », « visio-phosporent » sur les meilleures solutions pour permettre aux enfants de retourner à l’école réellement et non plus virtuellement. Après quelques semaines de confinement, un confinement somme toute, très « visio-bavard » et « visio-phile », nous avons du mal à imaginer le retour à la vie réelle. Les seules fois où nous nous y collons, c’est pour faire quelques achats de produits première nécessité en les tenant du bout des doigts, impatients de pouvoir les arroser de gel hydroalcoolique,…les doigts, pas les produits. Seuls ceux qui continuent de travailler hors de chez eux ont sans doute gardé les pieds sur terre. C’est le point positif des risques et périls qu’ils ont pris. Alors que pour les confinés à temps plein, penser même le retour à la vie réelle est devenu abstrait. L’épidémie amenuise nos capacités.
Elle nous renvoie aussi au moyen âge ou en 1918. Mais la visioconférence nous ramène au 21ème siècle. C’est ça la nouveauté : être confiné ne veut pas dire, être privé d’échanges. C’était déjà plus difficile il y a 100 ans. Du coup, on télétravaille, on télécommunique, on se télé-réunit : et en ce moment pour mettre au point une stratégie, celle du déconfinement. Déclinée à l’échelon local, ce n’est pas facile.
Plus de 55,9% des parents qui ont répondu à notre sondage qui a circulé dans les Deux-Sèvres, ne souhaitent pas remettre leur enfant à l’école le 11 mai. Près de 20% d’entre vous, restent indécis. 6300 d’entre vous ont répondu à notre questionnaire.
Au niveau national, à la Fcpe, des voix refusent une reprise avant le mois de septembre. A l’annonce de la reprise de l’Ecole le 11 mai, nous avons été dans un premier temps, dubitatifs, nous aussi plutôt favorables à une reprise en septembre. Puis à force d’échanger avec nos conseils locaux, les services de l’Education Nationale, des Maires, des parents d’élèves, nous avons fait évoluer notre point de vue. Nous pensons au CDPE des Deux-Sèvres, que nous pouvons envisager le retour à l’école sous condition et, pour paraphraser le titre du film de la réalisatrice Colline Serreau, qu’il faut rechercher des solutions locales à un désordre global.
Ce que l’on commence à percevoir, c’est que cela va durer un « certain temps » (cette fois pour évoquer l’humoriste Fernand Réneau. En l’absence d’un traitement efficace de la maladie, demain ou dans 6 mois, d’un vaccin, dans 10 à 12 mois, la contagion au coronavirus fera bel et bien partie de notre quotidien. Si le confinement apparaît comme une solution pour juguler la première vague, nous n’allons pas rester confinés jusqu’en 2021. Ou alors, si nous sommes amenés à le faire, notre vie actuelle sera totalement transformée.
Aussi, il va falloir se résoudre à reprendre peu à peu le chemin de l’école pour les enfants, celui du travail pour les adultes. Non pas, parce que ce n’est pas risqué, mais parce-que nous n’avons pas le choix. Cependant, cette fois il faudra prendre milles précautions. C’est du boulot, nous en convenons.
Nous nous intéressons à ce qui est possible, faisable localement. Il nous déjà été assuré que dans tous les établissements scolaires, nous parlons là des écoles élémentaires et maternelles (nous n’avons pas encore étudié le cas du collège), des groupes de travail seraient mis en place, appelés comité de déconfinement : il réunirait les élus locaux, les représentants de parents d’élèves, les Directeurs d’école et leurs équipes , le personnel, pour organiser l’accueil des élèves de tous les niveaux à compter du 11 mai. Nous avons insisté sur le fait, qu’une école qui ne serait pas prête à démarrer devrait rester fermée. Les conditions sanitaires conformes au document du conseil scientifique doivent être appliquées dans les transports, à l’école, à la cantine et à la garderie. Ceci nécessite la rédaction d’un protocole qui détaille les conditions d’accueil et de vie dans l’établissement : oui, il va falloir marcher sur des œufs. Ce qui compte c’est le double objectif : faire école et éviter la progression de l’épidémie. Les représentants de parents d’élèves auront à veiller à ce que ces conditions soient bien réunies et s’ils ont un doute, ils doivent le signaler. D’ailleurs, ils ne seront probablement les seuls à le faire, les enseignants et le personnel aussi. Nous avons demandé qu’aucun établissement ne rouvre s’il manque quoique ce soit. Les représentant d’élèves devront aussi être force de proposition dans la construction d’une solution. D’ailleurs, on ne trouvera pas de solutions partout. Cependant, les maires réfléchissent déjà à mobiliser d’autres locaux sur leur commune si besoin pour avoir davantage de places.
Et la date du 12 mai ne nous semble pas être celle qui importe : un établissement pas prêt ne doit ouvrir et les parents doivent être informés.
Pour réussir, nous tablons un peu sur le fait que notre département sera très probablement estampillé d’un point vert. La situation est plus rassurante pour tous que dans d’autres régions. Et puis le département est rural et compte beaucoup de petites écoles.
Reprendre l’école sera une bonne chose pour beaucoup d’enfants et notamment pour les plus en difficulté. Le faire dès le mois de mai, nous donnera de l’expérience pour le mois de septembre : nous ne serons pas dans une meilleure configuration après l’été.
Plus d’information sur l’enquête et le protocole, voir notre site.